Le drone MALE européen est sur la piste de décollage. Le système européen de drone de moyenne altitude et longue endurance MALE RPAS (Medium Altitude Long Endurance Remotely Piloted Aerial System) a franchi le 22 novembre dernier une nouvelle étape importante avec la réalisation de la revue de conception préliminaire, ont annoncé jeudi les trois industriels Airbus, Dassault Aviation et Leonardo. D’ici le milieu de la prochaine décennie, le MALE RPAS, conçu pour opérer dans l’espace aérien non ségrégué, pourra être déployé dans le monde entier pour des missions de renseignement, surveillance, acquisition de cible et reconnaissance (ISTAR).
« Ce succès majeur intervient après le lancement par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement (OCCAR) le 31 octobre d’un appel d’offres portant sur le développement, la production et la phase initiale de maintien en condition opérationnelle du programme », ont précisé les trois industriels dans le communiqué.
Cette nouvelle étape permettra aux nations et aux industriels partenaires de commencer le développement du système avec des spécifications harmonisées et une vision claire de sa conception globale. Surtout, la question du prix va être importante mais pas déterminante pour le lancement du programme s’il y a bien sûr toujours une volonté politique. D’autant que l’Allemagne se serait engagée à prendre à son compte les surcoûts liés à la motorisation du MALE. Mi-2017, les pays partenaires avaient conclu un accord sur la configuration du drone, optant in fine pour un système biturbopropulseur. Résultat, la facture pourrait s’élever à plus de 2 milliards d’euros, soit plus du double de l’estimation d’un projet précédent (1 milliard d’euros).
Airbus, maître d’oeuvre
Désigné comme futur maître d’œuvre, Airbus Defence and Space coordonnera la réponse industrielle à l’appel d’offres avec les principaux sous-traitants : Airbus Defence and Space, Dassault Aviation SA et Leonardo. Airbus va passer un test grandeur nature, le groupe n’a jusqu’ici pas particulièrement brillé dans la conduite de certains grands programmes militaires, dont il a eu la maîtrise d’oeuvre (A400M, drone SIDM, hélicoptère NH90…). Et plus spécifiquement quand le groupe européen a lui-même dû développer des missions de défense dans ces programmes.
Selon le communiqué, cet appel d’offres témoigne de la volonté des nations partenaires (France, Allemagne, Italie et Espagne) de poursuivre le programme « à l’issue d’une phase extrêmement fructueuse d’alignement des exigences et d’une démonstration convaincante de la qualité et de l’adéquation de la conception proposée à l’usage prévu ». La revue de conception préliminaire du système conclut avec succès l’étude de définition de deux ans lancée en septembre 2016 par les nations partenaires. Trois d’entre elles avaient signé en mai 2015 une déclaration d’intention en vue du développement commun d’un système de drone européen MALE, puis l’Espagne a rejoint le programme en 2016.